Ce 4 décembre 2013, B. Bayenet, professeur à l'ULB et vice-président du CRAIG, a été auditionné lors de la réunion conjointe de la Commission des affaires générales, de la simplification administrative, des fonds européens et des relations internationales du Parlement wallon et de la Commission des Relations internationales et des Questions européennes, des Affaires générales et du Règlement, de l'Informatique, contrôle des communications des membres du Gouvernement et des dépenses électorales du Parlement de la Communauté française.
Grâce à la révolution industrielle, l’industrie fait son retour en Europe
Communiqué de la Commission européenne (10 octobre 2012) - texte intégral :
Grâce à la révolution industrielle, l’industrie fait son retour en Europe
L’Europe a besoin, pour le XXIe siècle, d’endiguer le déclin du rôle de l’industrie afin de produire une croissance durable, de créer des emplois à haute valeur ajoutée et de résoudre le défi sociétal auquel nous sommes confrontés. Des mesures immédiates devraient contribuer à inverser la tendance négative actuelle et faire passer la part de l’industrie dans le PIB de l’UE de 15,6 % aujourd’hui à 20 % à l’horizon 2020. La Commission propose donc un certain nombre d’actions prioritaires afin d’encourager les investissements dans les nouvelles technologies, d’améliorer l’environnement des entreprises, de faciliter l’accès aux marchés et au financement, en particulier pour les PME, et de faire en sorte que les compétences correspondent aux besoins de l’industrie.
L’industrie européenne est bien placée pour jouer ce rôle: l’Europe occupe une position dominante au niveau mondial dans de nombreux secteurs stratégiques tels que l’automobile, l’aéronautique, l’ingénierie, l’espace, les produits chimiques et les produits pharmaceutiques. L’industrie représente toujours quatre cinquièmes des exportations de l’Europe et 80 % des exportations européennes et des investissements du secteur privé dans la R & D proviennent de l’industrie manufacturière. Si la confiance revient, avec dans son sillage de nouveaux investissements, l’industrie européenne pourra être plus performante et reprendre sa croissance. Tel est le message essentiel d’une communication présentée aujourd’hui à Bruxelles par le vice-président de la Commission européenne, Antonio Tajani. Les actions proposées par cette communication devraient également contribuer à réduire l’écart de compétitivité entre les États membres et les régions de l’UE.
Antonio Tajani, vice-président de la Commission chargé de l’industrie et de l’entrepreneuriat, a déclaré: «Nous ne pouvons pas continuer à assister à la délocalisation de notre industrie hors d’Europe. Les chiffres dont nous disposons sont éloquents: l’industrie européenne est en mesure de produire de la croissance et de créer de l’emploi. Nous avons présenté aujourd’hui les conditions indispensables à la réindustrialisation durable de l’Europe, au développement des investissements nécessaires dans les nouvelles technologies, à la restauration d’un climat de confiance et au rétablissement de l’esprit d’entreprise. En travaillant ensemble et en ravivant la confiance, nous pouvons permettre le retour de l’industrie en Europe.»
Aujourd’hui, la Commission a également adopté deux rapports sur la compétitivité. Le premier, qui est le nouveau tableau de bord des performances de l’industrie dans les États membres, examine cinq domaines principaux: la productivité de l’industrie manufacturière, les résultats à l’exportation, l’innovation et le développement durable, l’environnement et l’infrastructure des entreprises, et enfin le financement et l’investissement (MEMO/12/760). Le second, le rapport 2012 sur la compétitivité européenne (MEMO/12/761), analyse les principales tendances observées en matière de mondialisation au cours des 15 dernières années, les coûts et avantages qui en résultent, de même que les défis à venir pour les entreprises de l’UE.
Manque de confiance et insuffisance des investissements sont liés
L’incertitude du marché, les problèmes de financement, la faiblesse de la demande et la pénurie de compétences ont provoqué un manque de confiance qui, à son tour, s’est traduit par une insuffisance des investissements et des pertes d’emplois dans l’industrie.
Les piliers de la politique industrielle renforcée sont les suivants:
Des investissements dans l’innovation - établir des conditions-cadres propices aux investissements pour permettre un retour rapide aux niveaux d’avant-crise, en mettant l’accent sur six domaines prioritaires à très fort potentiel de croissance et d’emploi en Europe: les technologies de fabrication avancées pour une production propre, les technologies clés génériques, les bioproduits, une politique industrielle, un secteur de la construction et des matières premières durables, les véhicules et navires propres et les réseaux intelligents. Les États membres devraient également jouer leur rôle et donner la priorité aux investissements dans ces six domaines.
De meilleures conditions de marché – améliorer le fonctionnement du marché intérieur et ouvrir les marchés internationaux. La Commission privilégiera certains aspects sur lesquels des progrès importants peuvent être réalisés rapidement: améliorer le fonctionnement du marché intérieur des biens, promouvoir l’esprit d’entreprise en ce qui concerne le marché unique numérique, qui devrait connaître une croissance annuelle de 10 % jusqu’en 2016, protéger les droits de propriété intellectuelle et continuer à encourager l’internationalisation des PME de l’UE dans le monde, afin d’atteindre, à moyen terme, une présence de 25 % sur les marchés étrangers (contre 13 % aujourd’hui).
L’accès au financement et aux capitaux – améliorer l’activité de prêt en faveur de l’économie réelle, en mobilisant et en orientant plus efficacement les ressources publiques, y compris celles de la BEI - qui devrait affecter entre 10 et 15 milliards d’euros à des prêts supplémentaires pour les petites et moyennes entreprises - et des Fonds structurels, ainsi qu’en débloquant des fonds privés grâce à l’élimination des obstacles auxquels se heurtent encore les fonds de capital-risque et à des mesures visant à faciliter les opérations transfrontalières effectuées par les entreprises de plus petite taille.
Le capital humain et les compétences – donner à la main-d’œuvre les moyens de faire face aux transformations industrielles, notamment par une meilleure anticipation des besoins et des inadéquations en matière de compétences. Dans ce domaine, la Commission veillera en particulier à promouvoir davantage la coopération entre employeurs, travailleurs et autorités concernées par la création de conseils sectoriels européens pour les compétences, d’alliances pour la connaissance et d’alliances sectorielles pour les compétences.
Afin d’assurer la bonne mise en œuvre de ces actions, la Commission surveillera de près un certain nombre de paramètres essentiels.
1. Les investissements
La formation brute de capital fixe en pourcentage du PIB a été de 18,6 % en 2011. Avant la crise, elle a atteint 21,25 % du PIB en 2007. Les efforts d’investissement indispensables à l’amélioration de notre productivité nécessiteraient de revenir en 2015 aux niveaux d’investissement d’avant la crise et d’obtenir des niveaux moyens supérieurs à 23 % d’ici à 2020. Les investissements dans les équipements représentent actuellement entre 6 et 7 % du PIB. Pour permettre l’amélioration de la productivité et l’introduction de nouvelles technologies, ils devraient retrouver les niveaux d’avant la crise et progresser durablement au-delà de 9 % du PIB jusqu’en 2020.
2. Le commerce dans le marché intérieur
Le commerce des biens dans le marché intérieur totalise actuellement un peu moins de 21 % du PIB. Dans un marché intérieur redynamisé, ce taux devrait atteindre 25 % d’ici à 2020.
3. Les PME
Conformément aux aspirations que la Commission a formulées, dans sa stratégie numérique, au sujet du marché unique numérique, la proportion de petites entreprises pratiquant la vente en ligne devrait augmenter et atteindre les 33 % d’ici à 2015. La proportion de PME exportant au sein du marché intérieur était de 25 % d’après l’enquête de 2009. L’objectif à moyen terme serait que ces entreprises opèrent en proportion égale hors de l’UE et dans le marché intérieur.
Contexte
La communication répond aux défis importants auxquels l’industrie européenne doit faire face en raison de la crise économique actuelle et présente un certain nombre d’actions prioritaires visant à favoriser la relance à court et moyen terme et à garantir la compétitivité et la viabilité de l’industrie européenne. Elle passe également en revue la situation de l’industrie de l’UE depuis l’adoption, en octobre 2010, de l’initiative phare de la Commission «Une politique industrielle intégrée à l’ère de la mondialisation»1, dans le cadre de la stratégie Europe 2020.