Ce 4 décembre 2013, B. Bayenet, professeur à l'ULB et vice-président du CRAIG, a été auditionné lors de la réunion conjointe de la Commission des affaires générales, de la simplification administrative, des fonds européens et des relations internationales du Parlement wallon et de la Commission des Relations internationales et des Questions européennes, des Affaires générales et du Règlement, de l'Informatique, contrôle des communications des membres du Gouvernement et des dépenses électorales du Parlement de la Communauté française.
La croissance chez les grands émergents : convergences et tensions
Note d'analyse du Centre d'Analyse Stratégique (France), n° 285, septembre 2012.
Présentation par le CAS :
Les pays émergents représentent aujourd’hui presque 40 % du produit intérieur brut (PIB) mondial, dont plus de la moitié provient des quatre géants, Chine, Inde, Brésil, Russie, contre 20 % il y a seulement dix ans : une croissance forte et, pour la première fois depuis des décennies, relativement stable, a conduit à ce rattrapage impressionnant.
La croissance chez les grands émergents : convergences et tensions
La convergence des pays pauvres vers les pays riches en termes de niveaux de vie est loin d’être mécanique. Cependant, certains d’entre eux, notamment parmi les “grands émergents”, semblent entrés dans une dynamique de convergence accélérée, marquée par une transformation structurelle qui suppose une réallocation des facteurs de production vers les secteurs les plus productifs de l’économie. Ils se sont principalement appuyés jusqu’ici sur le développement du secteur manufacturier produisant des biens échangeables, car celui-ci converge vers la frontière technologique définie par les pays les plus avancés.
Le recours à une monnaie sous-évaluée, notamment en Chine, a été le principal instrument utilisé, mais il a ses limites. Les partenaires commerciaux, qui font face à la plus sévère crise économique de l’après-guerre, s’accommodent de moins en moins des déséquilibres globaux qui en résultent. Les pays émergents sont donc contraints de répondre à cette tension en accélérant la montée en gamme de leurs productions afin de moins compter sur la faiblesse de leur monnaie. Ils doivent également exploiter les marges de manœuvre disponibles pour stimuler la consommation domestique même si cela nécessite d’affronter de nombreux obstacles institutionnels (modernisation du système financier, sécurité sociale, partage de la croissance...). Enfin, l’évolution des régimes politiques conditionnera l’insertion de ces pays dans la mondialisation des échanges.