C’est Hervé Hasquin, alors ministre-président MR, qui avait mis le projet sur la table. Depuis lors, le sujet revient régulièrement sur la table, en vain. «Mais les aspects idéologiques se sont toujours heurtés aux aspects pratiques», analyse Jean-François Husson, secrétaire général du centre de Recherche en Action publique, Intégration et Gouvernance.
La situation a évolué en dix ans. Avec un lot de réalités nouvelles. «Pour le cours de morale, se posent plusieurs questions, détaille Jean-François Husson. Les laïques veulent un cours de morale laïque. Les bouddhistes ont demandé leur reconnaissance comme communauté philosophique non confessionnelle: auront-ils un cours de religion ou seront-ils renvoyé au cours de morale? Et les hindouistes ont introduit une demande de reconnaissance sur la même base. Si on garde un cours de morale “non aligné”, cela ferait 4 cours de morale. La Constitution n’en prévoit qu’un, en plus des divers cours de religion. Cela pourrait devenir très difficile à gérer dans l’officiel…»
Pour Jean-François Husson, s’il y a de nombreux arguments pour le remplacement des cours actuels par des cours d’histoire des religions et des philosophies, un argument en leur faveur est cependant que -pour certains cours de religion – l’enseignant peut «corriger le tir» par rapport à des discours excessifs à la maison. Et de citer certaines familles protestantes pentecôtistes ou islamique.C.Ern.
Source : L'Avenir, 5 mars 2014