Ce 4 décembre 2013, B. Bayenet, professeur à l'ULB et vice-président du CRAIG, a été auditionné lors de la réunion conjointe de la Commission des affaires générales, de la simplification administrative, des fonds européens et des relations internationales du Parlement wallon et de la Commission des Relations internationales et des Questions européennes, des Affaires générales et du Règlement, de l'Informatique, contrôle des communications des membres du Gouvernement et des dépenses électorales du Parlement de la Communauté française.
Concevoir des politiques pour promouvoir la croissance est socialement fédérateur, note un rapport OCDE-Banque mondiale
24/05/2012 - La politique économique devrait être mieux conçue de manière à amener une croissance plus inclusive, en faisant que les retombées bénéfiques d’une prospérité accrue soient plus également partagées dans toute la société, selon un nouveau rapport émanant de l’OCDE et de la Banque mondiale.
Promoting Inclusive Growth : Challenges and Policies évalue les options qui s’offrent aux pays alors qu’ils souhaitent rendre la croissance non seulement plus dynamique mais aussi plus inclusive. Les mesures classiques de l’expansion économique ne prennent pas pleinement en compte la façon dont les retombées bénéfiques de la croissance se partagent dans toute la société et affectent la pauvreté et la répartition du revenu.
« Une croissance forte n’est pas nécessairement inclusive, en ce sens que tous les membres de la société, habituellement, n’en bénéficient pas au même degré », a déclaré le Chef économiste de l’OCDE, Pier Carlo Padoan. « Tout l’enjeu pour les gouvernements à l’époque d’un mouvement comme Occupy Wall Street est de redoubler d’efforts pour que la croissance économique induise des changements positifs dans les niveaux de vie et dans le bien-être pour toutes les catégories sociales », a estimé M. Padoan.
Le rapport OCDE/Banque mondiale présente un cadre qui doit permettre de rendre la croissance plus inclusive.
Il met en lumière toute la gamme des possibilités qui s’offrent aux gouvernements d’utiliser la politique de l’innovation pour favoriser une croissance inclusive. Le soutien de l’État à la recherche-développement ne devrait pas privilégier certains secteurs, comme la haute technologie, mais viser plutôt un large éventail d’activités susceptibles de créer des emplois pour les travailleurs hautement qualifiés comme pour les travailleurs peu qualifiés.
De même, le rapport souligne que l’action des gouvernements pour une croissance plus verte peut aussi rendre l’expansion économique plus inclusive. Les politiques destinées à engendrer les changements technologiques et les innovations nécessaires à une croissance verte devraient aussi développer les investissements dans les compétences, dans l’éducation, dans la lutte contre la pauvreté et dans l’emploi, observe le rapport.
La politique de développement régional devrait être mise à profit pour garantir que les retombées bénéfiques de la croissance soient également distribuées à travers les territoires au sein des nations. De meilleures infrastructures et davantage de dépenses sociales peuvent aider les régions pauvres à rattraper leur retard sur les régions riches, permettant ainsi un développement plus inclusif. Au cœur du débat il y a la question de la juste répartition des recettes budgétaires, en particulier des recettes tirées de l’exploitation des ressources naturelles, entre tous les niveaux juridictionnels.
La réforme de la réglementation dans le secteur financier devrait chercher à faire en sorte que les interventions gouvernementales élargissent et non pas restreignent l’accès au capital et aux services financiers, est-il noté dans le rapport.
« Un enjeu clé pour les responsables publics consiste à créer un environnement dans lequel il y a moins d’obstacles à l’offre de services financiers et un plus large accès à ces services pour tous les segments de la population », a déclaré Otaviano Canuto, Vice-président de la Banque mondiale et Chef du réseau Poverty Reduction and Economic Management. « Les pays du G-20 en ont fait un objectif de leur plan d’action pour l’inclusion financière et c’est un élément clé pour parvenir à une croissance inclusive », a estimé M. Canuto.