Ce 4 décembre 2013, B. Bayenet, professeur à l'ULB et vice-président du CRAIG, a été auditionné lors de la réunion conjointe de la Commission des affaires générales, de la simplification administrative, des fonds européens et des relations internationales du Parlement wallon et de la Commission des Relations internationales et des Questions européennes, des Affaires générales et du Règlement, de l'Informatique, contrôle des communications des membres du Gouvernement et des dépenses électorales du Parlement de la Communauté française.
Allemagne - Le ministre de la Défense veut davantage de débats sur les questions militaires
Texte intégral
Le ministre de la Défense veut davantage de débats sur les questions militaires
23 nov. 2012
À l’heure où la Bundeswehr se mue peu à peu en une armée de métier, appelée à renforcer sa présence sur les terrains étrangers, le ministre allemand de la Défense, Thomas de Maizière, appelle ses compatriotes à davantage de débats publics sur la politique de défense et de sécurité. Traumatisée par son passé, l’Allemagne tend trop souvent à se réfugier derrière des avis d’ « experts » superficiels ou convenus, explique-t-il dans une tribune de presse.
À l’étranger, le pays est ainsi souvent considéré comme retranché derrière un pacifisme frileux, voire moralisateur, regrette M. de Mazière. Et ce, malgré ses quelque 6 600 soldats déployés sur trois continents.
« Nous ne sommes pas des pères la morale »
« Sommes-nous, Allemands, des militants pacifistes ou des pères la morale ? Je ne le crois pas », écrit le ministre. « Mais qu’entendons-nous, concrètement, lorsque nous parlons d’une politique étrangère et de sécurité guidée par des valeurs ? Ou lorsque nous disons qu’une intervention militaire sert les intérêts allemands ? ». Un véritable débat manque pour clarifier les enjeux de la politique de défense.
En effet, les enjeux sont complexes. « Qu’est-ce que les intérêts allemands ? […] Quel comportement adoptons-nous lorsque valeurs et intérêts entrent en contradiction ? Lorsque nous sommes contraints, dans l’intérêt de la stabilité, à la coopération avec un vis-à-vis qui ne partage pas nos valeurs ? Voire qui viole peut-être les droits de l’Homme ? », s’interroge ouvertement le ministre.
La complexité, au-delà du pacifisme
Cependant, cette complexité ne justifie pas le silence de l’opinion. La nature des enjeux impose à chacun de s’interroger. « La violence demeure toujours un mal, même mise au service d’un bien », argue M. de Mazière. « Quand la violence est-elle légitime pour surmonter la violence ? Il convient de faire la part des choses : Quelles conséquences aurait une absence d’intervention ? Dans certaines circonstances, l’on est aussi responsable de s’abstenir d’agir que d’agir », souligne-t-il.
À ceux qui appellent à s’abstenir de toute action militaire, M. de Mazière rappelle l’interaction entre les aspects militaires et politiques. « Aucun conflit ne peut se résoudre durablement par les seuls moyens militaires. Mais l’action politique peut ussi parfois n’être couronnée de succès qu’avec l’aide des moyens militaires », écrit-il.
AL
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