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Le ministre de la Défense veut davantage de débats sur les questions militaires
23 nov. 2012
À l’heure où la Bundeswehr se mue peu à peu en une armée de métier, appelée à renforcer sa présence sur les terrains étrangers, le ministre allemand de la Défense, Thomas de Maizière, appelle ses compatriotes à davantage de débats publics sur la politique de défense et de sécurité. Traumatisée par son passé, l’Allemagne tend trop souvent à se réfugier derrière des avis d’ « experts » superficiels ou convenus, explique-t-il dans une tribune de presse.
À l’étranger, le pays est ainsi souvent considéré comme retranché derrière un pacifisme frileux, voire moralisateur, regrette M. de Mazière. Et ce, malgré ses quelque 6 600 soldats déployés sur trois continents.
« Nous ne sommes pas des pères la morale »
« Sommes-nous, Allemands, des militants pacifistes ou des pères la morale ? Je ne le crois pas », écrit le ministre. « Mais qu’entendons-nous, concrètement, lorsque nous parlons d’une politique étrangère et de sécurité guidée par des valeurs ? Ou lorsque nous disons qu’une intervention militaire sert les intérêts allemands ? ». Un véritable débat manque pour clarifier les enjeux de la politique de défense.
En effet, les enjeux sont complexes. « Qu’est-ce que les intérêts allemands ? […] Quel comportement adoptons-nous lorsque valeurs et intérêts entrent en contradiction ? Lorsque nous sommes contraints, dans l’intérêt de la stabilité, à la coopération avec un vis-à-vis qui ne partage pas nos valeurs ? Voire qui viole peut-être les droits de l’Homme ? », s’interroge ouvertement le ministre.
La complexité, au-delà du pacifisme
Cependant, cette complexité ne justifie pas le silence de l’opinion. La nature des enjeux impose à chacun de s’interroger. « La violence demeure toujours un mal, même mise au service d’un bien », argue M. de Mazière. « Quand la violence est-elle légitime pour surmonter la violence ? Il convient de faire la part des choses : Quelles conséquences aurait une absence d’intervention ? Dans certaines circonstances, l’on est aussi responsable de s’abstenir d’agir que d’agir », souligne-t-il.
À ceux qui appellent à s’abstenir de toute action militaire, M. de Mazière rappelle l’interaction entre les aspects militaires et politiques. « Aucun conflit ne peut se résoudre durablement par les seuls moyens militaires. Mais l’action politique peut ussi parfois n’être couronnée de succès qu’avec l’aide des moyens militaires », écrit-il.
AL
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Source originelle et informations complémentaires en français et en allemand.